L’insécurité est devenue un vieux et mauvais souvenir pour les habitantsdu quartier Koundam de Kaolack. La lumière émanant des lampadairessolaires installés le long des rues a donné un nouveau visage auquartier, au grand bonheur des résidents.
« Un jour, alors que nous rentrions d’une cérémonie familiale, un vieil homme se faisait agresser sous nos yeux. Les malfrats ont pris son téléphone et son argent. C’était une scène assez rocambolesque ». C’est le récit de la dame Lamarana Barry, toujours marquée par cette agression. Trouvée dans la cour de sa maison, elle est en pleine préparation durepas de midi. Mais, d’après elle, des scènes pareilles étaient récurrentes à Koundam jusqu’à un passé récent. Mais, aujourd’hui, c’est un vieux souvenir.
Dans les vastes rues du quartier, des lampadaires solaires sont installés à chaque bout de rue. Certaines maisons ont même la chance devoir leur cour profiter du faisceau lumineux. « Nous avions une réputation de quartier où il n’étaitpas sûr d’aller à certaines heures. Quand on sortait, il était difficile de trouver un conducteur descooter ou de voiture qui accepte de nous transporter, à moins quecela ne soit quelqu’un qui est de Koundam », se rappelle la vieille Aïssata Diallo. Aujourd’hui, dit-elle, depuis que les lampes sont allumées, il n’y a plus de cas d’agression. Mieux, dit-elle, les enfants peuvent jouer jusque tard dans la soirée, sous la lumière. À partir de la cour, nous pouvonsles surveiller parce que les ruessont éclairées, explique Lamarana.
Grâce aux réalisations de Promovilles, l’éclairage public adonné un nouveau visage auquartier, à côté du retour de lasécurité, des activités ont été relancées. À quelques jets de pierre de la demeure des Barry, Fatoumata Diallo tient boutique. En cemilieu de matinée, les clients arrivent au compte-goutte. Elle sepermet une petite promenade. S’ily a quelqu’un à Koundam qui sefrotte les mains avec l’arrivée des lampadaires solaires, c’est bienelle.
À cause de l’insécurité, elleétait obligée de descendre très tôt. « Non seulement c’était risqué,mais même les clients avaientpeur de sortir de chez eux. Ce quine manquait pas d’impacts surmon commerce. La nuit, on nevendait presque rien », dit-elle.Mais depuis que les lampes sontallumées, c’est comme une nouvelle ère. À la boutique, il y a désormais un système de rotation. « Je viens le matin jusqu’aux alentours de 15 h, un autre vientjusqu’à 2 h du matin parfois », explique-t-elle.
À l’entrée de Koundam, uneroute toute neuve. Des trottoirs bien aménagés sont devenus le lieu de promenade ou de footing privilégié de bon nombre d’habitants des localités environnantes. À l’intersection, une tente enTypha fait office de garage pourles conducteurs de moto « Jakarta ». Ici, le soulagement est le sentiment le mieux partagé. « Nous sommes du quartier, maisje puis vous assurer que nous revivons grâce à ces infrastructures. Avant, il était impossible de venir ici par scooter. Il n’y avait pas de routes et la voie qui y menait était truffée de nids-de- poule. Puisqu’il était très risqué deconduire une moto sur cet axe, nous étions obligés d’aller dans d’autres quartiers », explique Lamine qui fait office de chef de garage. « Que Dieu nous pr serve des mauvaises langues. Que chacunreste dans son quartier », renchérit un autre, déclenchant une vague de rires. Aujourd’hui, avecla reprise des activités, les populations se déplacent à tout moment de la journée, comme de lanuit, au grand bonheur desconducteurs de motos « Jakarta», en atteste la forte présence d’acteurs.
Oumar FÉDIOR et
Élimane FALL
Samba SEYDI
(Quotidien Le Soleil)